Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/177

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Chappitre LIe
De la seconde femme du chevalier


Après le chevalier se remaria, et furent bien V ans ensemble, et puis elle morust ; et le chevallier, se il fut dolent de la première, il fut bien autant ou plus de la seconde, et vint à son oncle plourant et menant grant dueil, et luy pria, comment il avoit autrefois fait, qu’il sceult où estoit sa femme, et pour la pitié de luy le preudomme se mist en oroyson. Si vist et lui fut revellé et demonstré qu’elle seroit sauvée ; maiz elle seroit C. ans ou feu de purgatoire pour certaines faultes qu’elle avoyt faittes en son mariaige, ce fu que un escuier s’estoit couchié avecques elle, et pour autres petitz pechiez, et toutesfois si s’en estoit-elle confessée plusieurs fois ; car, s’elle ne s’en feust bien confessée, elle eust esté dampnée. Si dist le saint homme au chevalier que sa femme estoit sauvée, dont il eut grant joye. Si regardez que pour un pechié celle fut tant en feu ; mais bien puet estre, si comme dit le saint homs, que ilz avoient commis ce delit environ X ou XII foiz ; car pour chascun fait et delit l’en est VII ans ou feu de purgatoire, non obstant la confession, car le feu de VII ans n’est que pour espurgier et purifier l’ame de chascun faulx delit. Si ne l’avoit-elle pas fait à homme marié, ne à prestre, ne à moine, ne engendré enffant ; mais