Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/216

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à qui ses cheveux estoient revenus et sa force revenue. Si se fist mener en la maison où ilz estoient au disner, près du maistre pillier de la sale, et, quant il fut au pillier, il le prist à ses ij. mains et le escoust si très fort que il abatit la maison sur eux, et là fut mort le mary et la mariée et le plus de gens qui estoient aux nopces. Et ainsi se venga de sa faulce femme, laquelle morut mauvaisement, car Dieu voulst qu’elle fust pugnie de sa mauvaistié, et cestoit bien raison que de mal faire ly vensist mal.




Cy parle de courroux
Chappitre LXXIe


Je vous vueil dire comment par un petit de courroux il advint grans maulx. Un preudomme estoit qui moult estoit noble homme et qui estoit de mont d’Effraim, et se maria à une damoiselle de Bethleem. Sy advint que pour peu de chose elle se courrouça et s’en vint chiez son père. Le preudomme en fust moult dolent et la vint querre, et son père la blasma et la rebailla à son seigneur, qui l’emmena et se anuita en la ville de Gabal, où avoit foles juennes gens et espris de luxure. Sy vindrent à l’hostel où estoit celle femme et son seigneur, et rompirent les huis ; si prindrent à force la femme du preudomme et l’enforcièrent moult villainement et horriblement, ne oncques ne la lessièrent pour l’oste, qui