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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/257

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A la considérer parle dehors, l’Eglise grecque, et, pour ce qui est du culte, l’on peut en dire autant de l’Eglise romaine, a recueilli, nous assure-t-on, les impressions, les superstitions, les connaissances, les pratiques de siècles infinis ; avec ses rites solennels, ses reliques, ses images, ses prêtres, ses moines et ses mystères, elle se rattache aux cultes helléniques de l’époque néoplatonicienne, non à l’Eglise des premiers temps. « Elle n’apparaît pas comme une création chrétienne avec une trame grecque, mais comme une création grecque avec une trame chrétienne. Les chrétiens du premier siècle l’auraient combattue comme ils combattaient le culte de la Magna Mater et de Zeus Soter... C’est le produit naturel de l’alliage fait avec l’hellénisme, déjà décomposé par l’influence orientale, et la prédication chrétienne [1]. » Le culte en esprit et en vérité devient un culte de signes, de formules et d’idoles : « Jésus-Christ s’est laissé crucifier pour détruire cette sorte de religion [2]. » Le mystère grec s’associe, dans l’Église

  1. Pp. 137-138.
  2. P. 148.