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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/64

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part ou comparées entre elles, et l’analyse de la tradition évangélique peuvent ne pas permettre d’y voir l’expression ferme de souvenirs historiques ; ils ne s’en présentent pas moins comme un document de la foi chrétienne et ne laissent pas de s’imposer, en cette qualité, à l’attention de l’historien. L’idée de la conception virginale, par l’opération du Saint-Esprit, n’est pas simplement, comme on le dit Volontiers, une explication physique de la filiation divine de Jésus, mais une explication religieuse, comme celle qui s’attache à l’idée du Messie, et une explication métaphysique, comme celle qui s’attache à l’idée de l’incarnation ; elle tient de près à l’une et à l’autre, attendu que, si la conception virginale veut faire droit, en un sens, à la paternité de Dieu, l’action du Saint-Esprit n’a pas pour fin directe la formation miraculeuse d’un être purement humain, mais une communication de vie divine qui fait de Jésus, dès le premier instant de son existence, l’élu de Dieu, le Christ oint par l’Esprit, le Fils unique du Père céleste ; on anticipe ainsi la consécration messianique, que la plus ancienne rédaction de l’Evangile synoptique rapportait au baptême. L’affirmation