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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/85

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réalisé en lui-même. La seconde partie est subordonnée à la première, comme l’Evangile est subordonné au royaume ; car c’est en vue du royaume à venir et prochain que l'on demande à ne pas manquer du pain quotidien, à être pardonné, à être préservé de la tentation. La paternité de Dieu, l’adhésion intérieure à sa volonté, la certitude d’être en possession de biens éternels et d’être protégé contre le mal n’excluent pas la conception eschatologique du royaume et n’ont même leur pleine signification que par rapport à cette idée. Il est évident que les termes de la prière seraient tout autres s’il ne s’agissait que de garantir l’union, déjà existante, de l’individu avec son Père céleste.

La parole : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il perd son âme [1] », ne signifie pas précisément « la valeur infinie de l’âme humaine [2] », abstraction faite de la destinée de l’homme dans le royaume futur. Jésus dit qu’il faut perdre sa vie dans le temps pour la gagner

  1. MARC, VIII, 36.
  2. P. 40.