Aller au contenu

Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans l’éternité, et que celui qui la cherche ou la gagne maintenant la perd pour l’avenir ; or il ne sert à rien de tout gagner, si l'on perd la vie ; celui qui aurait acquis le monde entier n’y aurait aucun avantage dès qu’il serait mort ; et telle est la situation de celui qui ne perd pas la vie pour le royaume, voulant la garder pour le monde ; il perdra tout par la mort, le monde qu’il aime et qu’il a servi, le royaume auquel il n’a pas droit. Quand Jésus dit : « Vous valez mieux que plusieurs passereaux [1] », ce n’est pas pour exalter le prix de l’âme, mais pour encourager ses disciples à la confiance : le Dieu qui veille sur les passereaux veille aussi, et à plus forte raison, sur les homme ?. Certes, le Sauveur a eu souci de chaque à me humaine, âme du pauvre, du pécheur, de la femme, de l’enfant ; mais il ne considérait pas la valeur de l’âme en soi, pour résumer toute la religion dans l’union actuelle de chaque âme avec Dieu. Il a fait entendre assez clairement, dans la parabole des Talents, que l’existence humaine vaut par les fruits qu’elle

  1. Luc, XII, 7.