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Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/93

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proprement disciplinaire ; pourquoi il ne soumet ni lui-même ni les siens à un régime particulier qui aurait eu l’inconvénient de gêner la prédication du royaume ; pourquoi il considère l’Evangile comme un message de joie, incompatible avec les privations corporelles et les jeûnes que s’imposent les pharisiens et les disciples de Jean [1]. Mais la même perspective aide à comprendre aussi pourquoi il exige de tous ceux qui aspirent au royaume, non la disposition à sacrifier éventuellement leurs biens et leurs affections de famille à l’intérêt supérieur du salut, mais à tout quitter immédiatement pour le suivre. Il faut perdre sa vie pour la gagner ; il faut haïr père, mère, femme, enfants, frères ; et sœurs, pour s’attacher à l’œuvre du royaume ; : il faut vendre ses biens et les donner aux pauvres ; il ne s’agit pas seulement d’être exempt d’avarice et de soucis temporels, mais d’abandonner les richesses et les occupations de ce monde. La comparaison des disciples avec les oiseaux du ciel et les fleurs des champs montre que ce n’est pas seulement le souci

  1. MARC, II, 19.