Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/215

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Jim le Frisé avait été chercher de l’encre, une plume et du papier, et rédigea l’acte de cession. Puis il tendit la plume à O’Brien, pour qu’il signât.

— Encore une tournée… implora le malheureux. Encore une… Je signerai après…

Les verres furent remplis par Jim le Frisé. Après avoir vidé le sien, O’Brien le reposa sur la table, il prit la plume et se courba en avant. Sa main tremblait.

Il sema sur le papier de nombreux pâtés, puis se redressa soudain, comme si une idée imprévue l’avait frappé en pleine poitrine.

Il se dressa de toute sa hauteur, les yeux frémissants, et se balança, en avant et en arrière, tandis que l’idée prenait forme et se précisait. Lorsqu’elle fut à point, son visage tourmenté se détendit et s’irradia tout entier d’une bienfaisante sérénité.

Se tournant alors vers le croupier, il lui prit la main et parla avec solennité :

— Tu es mon ami, le Frisé… Voici ma main… Pince-la bien… Il n’y a rien de fait ! Je ne vends pas ! Je ne veux pas fourrer dedans un vieux poteau… Non ! non ! Ja-