Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/216

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mais je ne fournirai à un quelconque gredin l’occasion de déclarer que Marc O’Brien a profité de ce qu’un copain était saoul pour le voler. Je viens seulement d’y songer… Oui, je n’y avais pas songé encore… C’est bizarre, mais c’est ainsi… Car tu es saoul, le Frisé ! Saoul perdu ! Voyons, Frisé, mon bon, mon petit Frisé, suppose un instant qu’il n’y ait pas d’or pour dix mille dollars, dans mon sacré filon… Je t’aurais volé ! Non, Monsieur ! Non, je ne ferai pas cela ! Marc O’Brien est là pour soutirer de l’or au sol, et non à ses amis !

Percy Leclaire et Mucluc Charley étouffèrent les objections du croupier sous leurs applaudissements frénétiques d’un sentiment si noble. Tous deux se jetèrent tendrement au cou de Marc O’Brien et débitèrent à son adresse un tel déluge de compliments qu’ils n’entendaient même pas Jim le Frisé, qui proposait d’insérer dans le contrat une clause supplémentaire, prévoyant qu’au cas où le filon ne produirait pas les dix mille dollars escomptés, le surplus du prix d’achat lui serait remboursé.