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davantage que moi. Allons les voir, peut-être nous donneront-elles une idée.


LES TROIS DERNIÈRES


Dans une salle propre, deux vieilles en longue blouse blanche.

— Voici les deux reléguées.

— Bonjour, ma sœur.

— Bonjour, mes enfants.

— Ah ! ma sœur ! dire que vous allez partir !

— Les pauvres ! Elles sont dans tous leurs états. Mais le commandant s’occupera de vous.

— Voyons ! je pourrai les envoyer au Nouveau Camp.

La Cour des miracles ! Ces deux ruines manquaient au tableau ! Je vois le spectacle d’ici.

— Monsieur le commandant, nous pouvons encore travailler. Je connais trois maisons, au village, qui nous prendraient pour laver le linge.

— Cela vaudrait mieux, fit la Mère, quoique vous ne soyez plus très agiles. Levez un peu vos blouses. Faites voir vos jambes.

Elles avaient le gros pied : l’éléphantiasis.

— Ah ! nous ne pouvons plus courir, font les deux anciennes.

— Et ma transportée ? Venez la voir. Elle doit être dans la cour aux poules.

Elle y était. C’était une Hindoue.