Page:Londres - Au bagne.djvu/188

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Sur la grand-route on n’est jamais blasé. Plus les étonnements succèdent aux étonnements, plus ils sont vifs. Que faisait-elle, cette Hindoue, au bagne français ?

— Où êtes-vous née ?

— À Calcutta !

— Oui, dans sa jeunesse, elle est venue avec son mari, coolie à la Guadeloupe. Là, ils commirent leur crime. Elle n’était que complice. Encore une victime des hommes, messieurs ! Alors, qu’allez-vous faire de ma pauvre vieille ?

— Gardez-moi, ma Mère !

— Je lui trouverai une place ! fit le commandant.



Nous nous promenions dans le beau jardin.

— Venez voir mes gosses.

Depuis que sœur Florence ne reçoit plus de clientes, elle a monté un orphelinat.

Ce n’est pas un luxe en ces pays. Aux colonies, pour être orphelins, nul besoin que père et mère soient morts. Le père vient même voir quelquefois son petit orphelin, qui lui dit : « Bonjour, parrain ! »

— Vous ne reconnaissez pas celui-ci ? (celui-ci était presque blanc). Allons ! dit la sœur avec un petit sourire en coin, regardez bien la ressemblance ! Voyons ! Ah ! vous avez trouvé !

Un autre loupiot passa.