Page:Londres - Au bagne.djvu/225

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campagne plutôt que de faubourgs. Les Arabes avaient plus de race.

Tous saluaient, soulevant leur calotte de drap, ils saluaient des parapluies, ils saluaient des libérés débardeurs. Pour eux, dès lors, tout ce qui bougeait était un chef.

Un vieux paysan, lui, n’avait pourtant pas perdu son sang-froid : il portait trois sacs et il les serrait !

L’un avait le nez rouge. Ce nez aura le temps de blanchir.

Attentifs aux ordres, tous cherchaient à se ranger le plus vite, le mieux possible.

Il pleuvait toujours.

La coupée présenta soudain une bête à deux dos. Un bagnard descendait un autre bagnard. À terre, le porteur posa l’homme, qui s’écroula. C’était un paralytique.

— Allons ! trois hommes, cria un surveillant.

Dans la masse, une hésitation, aucun n’osait se détacher.

— N’importe lesquels. On ne choisit pas des images !

Trois transportés prirent le paralytique et le déposèrent dans un tombereau.

— Devrait-on nous envoyer des loques pareilles ? fit le commandant de Saint-Laurent.