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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/100

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ÉVANGÉLINE

Souvent son confesseur, ce vieil ami fidèle,
Qui depuis le départ avait veillé sur elle,
En attendant qu’un père au ciel lui fut rendu,
Lui disait : « Mon enfant, nul amour n’est perdu.
« Quand il n’a pas d’écho dans le cœur que l’on aime ;
« Quand d’un autre il ne peut faire le bien suprême,
« Il revient à sa source et plus pur et plus fort ;
« Et l’âme qu’il embrase aime son triste sort.
« L’eau vive du ruisseau qui s’est au loin enfuie
« Dans le ruisseau retombe en abondante pluie.
« Sois ferme et patiente au milieu de tes maux ;
« Le vent qui peut briser les flexibles rameaux
« Fait à peine frémir les branches du grand chêne.
« Sois fidèle à l’amour qui t’accable et t’enchaîne :
« Ne crains pas de souffrir, et bénis tes regrets :
« La souffrance et l’amour sont deux sentiers secrets
« Qui mènent sûrement à la sainte Patrie. »
La pauvre Évangéline, à ces mots attendrie,