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CHAPITRE VIII.

DU CLERGÉ.

Monsieur, dit un inspecteur, en entrant dans quelques écoles, où en êtes-vous de l’instruction morale et religieuse ? — Réponse : Je n’enseigne pas ces bêtises-là (394). Ailleurs, une école mutuelle se promène avec l’instituteur dans la ville, tambour en tête, chantant la Marseillaise, qu’elle interrompt en passant devant le presbytère pour crier à tue-tête, à bas les jésuites, à bas les calotins. S’il en était ainsi par toute la France, et qu’on vînt à nous demander : le clergé est-il favorable à l’instruction primaire, nous n’hésiterions pas à répondre qu’il ne faut pas compter sur son appui.

Et cependant, sans l’appui du clergé, il faut désespérer du sort de l’instruction primaire dans les campagnes (395). N’en jugeons pas avec l’indifférence religieuse que nous trouvons dans les grandes villes : partout ailleurs le prêtre a conservé son rang ; c’est l’homme le plus considérable de la commune, par l’autorité de ses conseils, la sainteté de son ministère, la supériorité de ses lumières, et, j’ose le dire, par l’honnêteté de son caractère et de sa conduite. Aussi, l’influence du clergé est immense, et, si une administration était assez malheureuse pour ne pas apprécier les autres avantages qu’il y a d’ailleurs pour la société à mériter son assistance, la prudence, tout au