Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/256

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promet pour l’avenir que des citoyens dangereux pour l’État et pour la société.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Céret, cant. de Prats-de-Mollo. — C’est surtout dans le canton de Prats-de-Mollo que l’instruction pourrait produire des effets salutaires pour la civilisation des habitants des communes de ces montagnes. Elle les retirerait de cet état quasi barbare où les retiennent, soit la contrebande, unique genre d’industrie, soit la fréquentation des montagnards espagnols.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Céret. — Bayuls-sur-Mer. Population de seize cents habitants, offrant des ressources matérielles et intellectuelles, mais dédaignant et méconnaissant les avantages de l’instruction, livrée à la contrebande par mer, fraude qui est pour la commune d’un gain considérable.

Haut-Rhin ; arr. d’Altkirch, cant. d’Hirsingen. — Dans les cantons frontières, la contrebande est à peu près la seule occupation du jeune âge.

Jura ; arr. de Poligny, cant. de Campagnol. — Beaucoup d’enfants, de jeunes gens même, manquent totalement d’instruction dans les localités riveraines des grandes forêts, telles que Saint-Germain, Latet, Larderet, Mouton, Chapoy, etc. Les parents les envoient, dès le plus bas âge, recueillir des bois morts, et ce mince intérêt les aveugle sur l’avenir de ces petits malheureux ainsi condamnés à continuer la vie à demi-sauvage qu’eux-mêmes ont menée.

Loiret ; arr. de Pithiviers, cant. de Beaune-la-Rolande. — Si l’on compare entre elles plusieurs communes, on reconnaîtra que plus on se rapproche de la forêt, plus le nombre des écoliers diminue ; si, au contraire, on s’en éloigne pour se rapprocher des pays agricoles, on verra le nombre des élèves s’accroître sensiblement. La facilité de vivre au jour le jour, mais d’une manière misérable, dans le voisinage de la forêt, amène ou entretient à Courcy, à Vrigny, à Santeau, à Chilleurs, une population pauvre et insouciante, qui fait travailler les enfants, ou les envoie mendier, plutôt que de les confier à l’instituteur.

Orne ; arr. d’Argentan, cant. d’Argentan et de Mortrée. — Dans la commune de Labellière, les parents ne sont pas très-zélés pour l’éducation de leurs enfants. Environnés de bois, ils mènent là une vie demi-sauvage, et sont moins avancés que leurs voisins dans la civilisation.

Bas-Rhin ; arr. de Strasbourg, cant. de Bischwiller. — La proximité du Rhin et des forêts, source continuelle de démoralisation et de délits, pour les enfants comme pour les pères, et qui inspire aux premiers des goûts et des habitudes peu compatibles avec le travail et la discipline.