Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/333

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Basses-Pyrénées ; arr. de Pau, cant. de Thèze. — Il faut remarquer que, dans beaucoup d’endroits, au défaut de la commune qui est pauvre, le traitement fixe de l’instituteur est fait en tout ou en partie par les pères de famille les plus aisés. C’est une espèce d’abonnement. Dans ce cas, l’instruction n’est pas toujours gratuite, puisque les indigents en sont quelquefois exclus, sans que cependant l’instituteur reçoive une rétribution mensuelle.

Hautes-Pyrénées ; arr. de Bagnères, cant. de Castelnau-Magnoac. — La loi est fort mal comprise ; aussi les instituteurs jouissent-ils d’un sort très-précaire : plusieurs sont logés et nourris chez des pères de famille qui ont des enfants à élever, et c’est la seule chose qui les soutienne.

Sarthe ; arr. de Mamers, cant. de Bonnétable. — En général, il est à remarquer que les communes qui n’ont pas d’instituteurs permanents, en ont d’ambulants, qui exercent per domos. Ce genre d’enseignement ne donne que de bien faibles résultats ; mais il plaît beaucoup aux habitants des campagnes, en ce qu’il détourne très-peu leurs enfants des travaux ruraux auxquels ils les appliquent de bonne heure. C’est au point que j’ai rencontré des instituteurs à école restante redouter beaucoup ces instituteurs ambulants, et craindre d’être obligés, pour conserver quelques élèves, d’en faire autant qu’eux.

Vienne ; arr. de Châtellerault, cant. de Leuclâtre. — Auzilly, 936 habitants. Il n’y a, à proprement parler, point d’école dans cette commune ; les enfants ne se rendent point en classe. L’instituteur, âgé de soixante-et-onze ans, prend la peine lui-même d’aller dans les différentes maisons et de donner à ses élèves des leçons de lecture et d’écriture ; aussi le nombre n’est-il que de douze en hiver.

Landes ; arr. de Saint-Sever. — Comme on le voit, dans toutes les communes de ce canton, il y a des instituteurs. Ce n’est pas qu’il y ait plus de goût qu’ailleurs pour l’instruction ; mais c’est que, lorsque les communes sont très-petites, les instituteurs ont au moins la table et le logement assurés, un mois chez l’un, un mois chez l’autre. Usage insoutenable, car on conçoit facilement quels abus, s’ils sont jeunes, peuvent en résulter.

Basses-Pyrénées ; arr. de Pau. — Les instituteurs ne pourraient vivre, si la plupart n’étaient logés et nourris par mois et par semaine chez les pères de famille. Cette vie ambulante et nomade, en les tenant éloignés de l’école, les dissipe et contribue à leur peu d’exactitude ; elle entraîne souvent d’autres inconvénients pour les mœurs, et toujours compromet leur dignité.