Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/34

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reusement que trop démontrée, et nous voudrions, dans l’intérêt de notre pays, qu’elle pût davantage soutenir la contradiction. Pour y remédier, il faut en connaître les causes ; il en est de générales par toute la France ; il en est de plus particulières qu’il faut étudier dans les localités. Sans pouvoir embrasser tous les détails de ces derniers obstacles qui restent à vaincre, après avoir exposé les causes les plus uniformes que l’on rencontre sur presque tout le sol français, j’essaierai de réunir quelques-unes des particularités principales qui ne sont pas non plus sans intérêt.


1o Insouciance et répugnance des familles.


Si nous jugeons des sentiments de MM. les inspecteurs de 1833, par les impressions pénibles que nous avons éprouvées nous-même dans l’accomplissement de cette mission, ce n’est pas tant de leurs fatigues qu’il faut les plaindre que du découragement où ils ont dû tomber souvent, à la vue des résistances inattendues qu’ils ont rencontrées. Nous nous rappellerons longtemps qu’après une journée de marche, où le cheval et le cavalier, presque perdus dans les landes, aspiraient également au lieu de repos ; après un exercice de 10 lieues, précédé la veille d’une épreuve du même genre et qui devait se renouveler le lendemain, un méchant bourg, le terme de notre pèlerinage, nous montre enfin, dans les ténèbres du crépuscule, la pointe de son clocher. Mouillé toute la journée par une pluie de novembre, nous voilà reçu dans l’école de Saint-Hippolyte par un vrai paysan, maire de sa commune, et, avant d’obtenir les premiers soins d’une hospitalité impossible (il n’y a point de lit dans les auberges du lieu), soutenu par le sentiment du bien que nous venions conseiller, nous nous voyons accueilli par des propos de ce genre :