Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/420

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L’instituteur breveté de la commune d’I...., canton de l’Huis, se trouve, en ce moment, réduit à abandonner son école, attendu que le curé en a établi une lui-même ; par l’ascendant qu’il a sur les mères de famille et les enfants, il réunit une quarantaine d’élèves, c’est-à-dire presque tous les enfants de la commune. Le curé, devant faire partie du comité local de surveillance de l’école, peut-il être à la fois surveillant et surveillé ? Question qui vient d’être soumise à M. le préfet, par le sous-préfet de l’arrondissement. D’un autre côté, ce cumul de fonctions, cette sorte d’envahissement pourraient bien ne pas toujours sembler du zèle, et être pris pour de la cupidité.

Ain ; arr. de Nantua. — Quelques curés, sans tenir école, réunissent, chez eux, les enfants des familles les plus aisées, de sorte que l’instituteur, réduit aux élèves pauvres, est presque privé de la rétribution.

Basses-Alpes ; arr. de Castellanne, cant. de Castellanne. — Je dois dire, en finissant, que telle commune qui n’avait pas d’instituteur lors de ma tournée, en a un maintenant, à qui elle ne donne, le plus souvent, que 15, 20 francs par mois. La plupart de ces instituteurs n’ont ni autorisation ni brevet, et exercent clandestinement. Les curés des campagnes ont, pour l’ordinaire, six, huit élèves au lieu de deux que la loi leur permet d’avoir, et comme ce sont les enfants des parents les plus en état de payer, en admettant chez eux ces enfants, ils tuent l’école communale.

Hautes-Alpes ; arr. d’Embrun, cant. d’Aiguilles. — L’école de latin que le curé d’A… exploite depuis 10 ans, lui rapporte annuellement 200 ou 300 francs net, et prépare des sujets seulement au petit séminaire, qui frustrerait l’Université d’un moindre nombre de rétributions, si les élèves de cet établissement étaient forcés à porter l’habit ecclésiastique.

Drôme ; air. de Montélimart, cant. de Grignan. — Plusieurs curés prennent chez eux sept à huit des enfants les plus riches, et enlèvent par là aux instituteurs la source principale de leur revenu. Le desservant de C.... se fait ainsi un revenu de plus de 200 francs.

Drôme ; arr. de Nyons. — Les curés et les vicaires prennent souvent chez eux les enfants les plus riches.

Loire ; arr. de Montbrison, cant. de Montbrison. — Le canton de Montbrison est un des plus dépourvus d’écoles primaires de garçons, à cause du voisinage d’établissements ecclésiastiques, autorisés ou non, tels que le petit séminaire de Verrières, autorisé, et le petit séminaire de Montbrison, non légalement autorisé. Indépendamment de ces écoles, qui comptent ensemble trois cents élèves, les curés tiennent des écoles sous le nom de manécanterie, en dehors de toute surveillance universitaire. Ces écoles attirent tous les enfants de familles aisées qui peuvent payer une pension.

Ardennes ; arr. de Vouziers, cant. d’Attigny. — Plusieurs ins-