Page:Lorrain - Buveurs d’âmes, 1893.djvu/168

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aux dilettanti. Les autres, c’est presque de l’horreur que je leur inspire » et son bras frôlait insolemment le mien. « Puis, moi qui vous parle, je n’ai jamais aimé qu’une ressemblance. Pourquoi Claudius ne serait-il pas comme moi ?

— Une ressemblance, vous !

— Et la vôtre, oui, c’est ainsi. Car Claudius vous ressemble ; vous ne le saviez pas… Oh ! rassurez-vous, c’est bien fini entre nous deux et avant d’avoir commencé. Oui, j’ai aimé Claudius avant de vous connaître, parce qu’il avait de vous, que je ne connaissais pas, ces moustaches d’or fauve, cet œil d’outremer enfoncé et chercheur, cet air d’aventure et d’insolence, tout cet ensemble enfin d’un type qu’on adore et qu’on rêve, et quand je vous ai rencontré auprès de lui, il y a deux ans, c’est à vous qu’est allé mon désir… Mais les gens comme vous ne voient pas… Aujourd’hui, je ne vous hais pas… Je vous laisse, mais j’ai voulu que vous sachiez tout.

« Avec ce regard bleu et ces cheveux-là, une pareille inconscience !… Ah ! vous êtes bien équilibré, vous, bien uni, comme on dit dans les Trois-Royaumes, vous au moins, vous n’êtes pas un homme à Primavera, un homme à Ophe-