et une petite Bulgare de dix-sept ans est ma maîtresse du jour.
L’Orient a du charme encore ; il est resté plus oriental qu’on ne pense. J’ai fait ce tour de force d’apprendre en deux mois la langue turque ; je porte fez et cafetan, — et je joue à l’effendi, comme les enfants jouent aux soldats.
Je riais autrefois de certains romans où l’on voit de braves gens perdre, après quelque catastrophe, la sensibilité et le sens moral ; peut-être cependant ce cas-là est-il un peu le mien. Je ne souffre plus, je ne me souviens plus : je passerais indifférent à côté de ceux qu’autrefois j’ai adorés.
J’ai essayé d’être chrétien, je ne l’ai pas pu. Cette illusion sublime qui peut élever le courage de certains hommes, de certaines femmes, — nos mères par exemple, — jusqu’à l’héroïsme, cette illusion m’est refusée.
Les chrétiens du monde me font rire ; si je l’étais, moi, le reste n’existerait plus à mes yeux ; je me ferais missionnaire et m’en irais quelque part me faire tuer au service du Christ…
Croyez-moi, mon pauvre ami, le temps et la débauche sont deux grands remèdes ; le cœur s’en-