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XVII


Toujours ce bruit de cigales, strident, immense, éternel, qui sort nuit et jour de ces campagnes japonaises. Il est partout et sans cesse, à n’importe quelle heure brûlante de la journée, à n’importe quelle heure fraîche de la nuit. Au milieu de la rade, dès notre arrivée, nous l’avions entendu qui nous venait à la fois des deux rives, des deux murailles de vertes montagnes. Il est obsédant, infatigable ; il est comme la manifestation, le bruit même de la vie spéciale à cette région de la terre. Il est la voix de l’été dans ces îles ; il est un chant de fête inconscient, toujours égal à lui-même, et ayant constamment l’air de s’enfler, de s’élever,