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MADAME CHRYSANTHÈME

Et chaque jour je m’éveille au bruit de cette litanie shintoïste qui vibre au-dessous de moi dans la sonorité exquise des matins d’été, — tandis que nos veilleuses s’éteignent devant le Bouddha souriant, tandis que l’éternel soleil, à peine levé, envoie déjà, par les petits trous de nos panneaux de bois, des rayons qui traversent notre logis obscur, notre tendelet de gaze bleu-nuit, comme de longues flèches d’or.

C’est à ce moment qu’il faut se lever ; descendre quatre à quatre jusqu’à la mer, par des sentiers d’herbes pleins de rosée, — et regagner mon navire.

Hélas ! Autrefois c’était le chant du muezzin qui me réveillait, les matins sombres d’hiver, là-bas dans le grand Stamboul enseveli…

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