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MADAME CHRYSANTHÈME

des pagodes inférieures situées alentour ; ou bien des petites prières curatives, tracées au pinceau, pour être mangées en boulettes par des malades éloignés. De leurs mains blanches et potelées, ils jouent de l’éventail comme des femmes, et, quand nous avons goûté à différents breuvages indigènes aux essences de fleurs, ils font apporter pour finir un flacon de Bénédictine ou de Chartreuse ; ils apprécient ces liqueurs, composées par des collègues d’Occident.

À bord, quand ils viennent nous rendre nos visites, ils ne dédaignent pas d’assujettir leurs grosses lunettes rondes sur leurs petits nez plats, pour regarder les dessins profanes de nos journaux illustrés, la Vie Parisienne par exemple. Avec une certaine complaisance même, ils laissent traîner leurs doigts sur les images quand elles représentent des dames.


Ils ont, dans leur grand temple, des cérémonies religieuses très belles, et nous y sommes maintenant conviés. Au bruit du gong, ils font devant les idoles des entrées rituelles, à vingt ou trente officiants en costume de gala, avec des génuflexions,