elle est aujourd’hui la seule employée dans les pièces officielles. Ang Duong fit construire aussi la belle chaussée plantée d’arbres, qui relie Oudong à Compong Luong, et Peam Chomnu à Pnom Penh, et élever une citadelle auprès de sa capitale (1849). Au point de vue politique, il essaya d’établir dans son royaume l’unité d’administration en supprimant la dépendance où se trouvaient certains gouverneurs de province vis-à-vis d’autres gouverneurs d’un rang plus élevé, et en les faisant tous relever au même titre de la couronne. Il s’attacha à rendre purement honorifique la suprématie traditionnelle exercée par les grands fonctionnaires sur telle ou telle partie du royaume qui était considérée autrefois comme un apanage de leur charge. Il supprima le titre de Somdach prea angkeo, ou de « chef de tous les mandarins », qui avait été donné jusque-là à un prince de la famille royale et dont le possesseur s’était presque toujours servi pour fomenter des guerres civiles.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/ba/Louis_Delaporte_-_Voyage_d%27exploration_en_Indo-Chine%2C_tome_1_%28page_180_crop%29.jpg/500px-Louis_Delaporte_-_Voyage_d%27exploration_en_Indo-Chine%2C_tome_1_%28page_180_crop%29.jpg)
Il s’efforça en un mot de fortifier l’autorité royale et d’affaiblir les rouages de ce système
féodal qui est la base de l’organisation cambodgienne, et dans lequel on retrouve le génie
de cette race orgueilleuse, le souvenir de son ancienne division en tribus, l’une des causes
les plus puissantes de sa rapide décadence. L’abondance revint dans le pays, qui souffrait
depuis si longtemps des querelles de ses princes. Jamais le riz, disent les Cambodgiens,
n’a été aussi bon marché et le peuple aussi à son aise que sous Ang Duong. Celui-ci aimait
et protégeait les savants et les religieux, et prescrivit des règles uniformes pour l’emploi
des caractères. Il releva toutes les pagodes d’Oudong et de Pnom Penh et en fit
construire de nouvelles.
En 1847, le roi de Siam, sur la demande d’Ang Duong, avait donné à l’aîné de ses fils l’investiture d’Obbarach et au second celle de Prea keo fea. Les deux princes ne purent cependant quitter Bankok et retourner auprès de leur père qu’en 1858.