Page:Lourié - La Philosophie de Tolstoï.djvu/105

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plus en plus haute, de sa réalisation en soi-même de plus en plus grande, par un amour de plus en plus ardent, et, en dehors de soi, dans la réalisation de plus en plus complète du royaume de la Paix, c’est-à-dire du Bonheur Universel.

Cette doctrine n’a pu être acceptée par la majorité des hommes habitués à une vie toute différente de celle qu’elle exigeait. De ceux même qui l’ont acceptée, elle ne pouvait être comprise dans son entière signification parce qu’elle était contraire à toutes les anciennes conceptions de la vie. Ce n’est qu’après une série d’erreurs, que le principe de la doctrine a paru aux hommes de plus en plus clairement. Les hommes comprenant de plus en plus le sens de la doctrine, la réalisaient de plus en plus dans la vie. Plus l’humanité vieillissait, plus elle voyait clair dans cette doctrine. Mais dès le début, avaient paru des hommes, affirmant que leur manière d’expliquer la doctrine était la seule exacte. C’est là la principale cause de ce que la doctrine a fini par être complètement dénaturée. On a admis que la doctrine de Jésus se transmet aux hommes, non pas comme toute autre vérité, mais par une voie spéciale, surnaturelle. De sorte qu’elle est démontrée, non pas par sa logique et son accordance avec les nécessités de la vie humaine, mais par le caractère miraculeux de sa transmission. Cette supposition qui est née de la compréhension imparfaite de la doctrine, a eu pour résultat l’impossibilité de la mieux comprendre. Moins elle était comprise, plus elle apparaissait mystérieuse et plus il était nécessaire de donner des preuves extérieures de sa vérité. Le précepte : « Ne fais pas à