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LE MIROIR DES JOURS

Chaque feuille reçoit l’effluve bienfaisant,
Tremble s’agite, folle à ce divin présent ;
Et c’est réellement, sous le ciel qui flamboie,
Pour l’herbe qui se dresse et frissonne une joie.
C’est comme une oasis dans le désert du jour,
Un doux lit après la fatigue du retour,
Après la nuit mauvaise où l’on brûla de fièvre,
Le calme, avec le goût sain de la vie aux lèvres !
J’aspire la fraîcheur : il fera chaud demain.
Je lui livre mon front, ma poitrine, mes mains…
Mais un regret m’attriste aussitôt. Je murmure :
Bon vent qui fais frémir de bonheur la ramure,
Dont le baiser est plein de repos, de douceur,
Bon vent, si tu pouvais me passer sur le cœur !…