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LE MIROIR DES JOURS


PREMIÈRE FEUILLE MORTE


 
Quelques feuilles au bout des branches sont jaunies,
Les arbres ont encor de frêles harmonies
Et, bercés par le vent qu’attiédit le soleil,
Ils rêvent d’un automne au lourd été pareil.
Mais voici que Septembre, au détour de l’année,
Vient dans la pourpre et l’or fixer leur destinée.
Leur songe bienheureux ne l’entend pas venir.
Ils continuent, entre leurs bras gris, de tenir
De tout petits fragments d’azur, et les balancent, ―
Et même les oiseaux ne savent ce qu’ils pensent…