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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/45

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Je n’exagère rien et, pour le prouver, je vous remettrai sous les yeux vos inqualifiables paroles.

« Que l’Église soit libre comme elle l’entend, dites vous à la page 100 de votre Grande Guerre ecclésiastique, et la liberté du Législateur et celle du Juge seront détruites, car celui-là ne pourra voter les lois, ni celui-ci les appliquer, sans donner en tout et partout le pas sur la loi civile au droit canon, cette prodigieuse compilation de principes faux et de contradictions étonnantes. Sans doute le droit canon contient aussi de très-belles dispositions, mais trop souvent l’esprit arriéré de la Curie Romaine y a faussé toutes les notions du droit, et on ne pourrait l’appliquer aujourd’hui comme règle de la vie politique et sociale, sans bouleverser le monde, parcequ’il est resté saturé en quelque sorte de l’esprit des fausses décrétales, la plus impudente fraude et le plus honteux mensonge dont l’histoire fasse mention, et où pourtant un si grand nombre de Papes sont allés puiser tout leur arsenal de prétentions insoutenables. Que l’Église soit libre comme elle l’entend, et l’on devra fermer tous les établissements d’éducation où son esprit étroit et exclusif n’aura pu pénétrer ; et l’on verra enlever les jeunes enfants aux parents sous divers prétextes ; et on la verra accaparer en moins d’un siècle une portion notable de la fortune publique… On la verra aussi pratiquer la captation testamentaire sur la plus large échelle… »

L’Église a l’esprit étroit, dites-vous, M. Dessaulles. Vous ne pouviez certes dire autre chose en prenant le vôtre comme mesure ; mais comme le procédé est mauvais, la conclusion ne vaut absolument rien.

L’Église, dites-vous encore, enlève les jeunes enfants à leurs parents sous divers prétextes. On ne vous croira point, car vous a-t-elle enlevé, vous le bijou des bijoux ?

Je vous ai démontré brièvement, quoique irréfutablement, que la sainte Église catholique ne saurait errer, assurée qu’elle est, de par la promesse de Jésus-Christ même, de l’assistance perpétuelle de l’Esprit Saint. Si elle enseignait l’erreur ou si elle