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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/59

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Concile ; Sixte IV déclara scandaleuses et hérétiques les propositions de Pierre d’Osma et Léon x proscrivit les erreurs de Luther.

Après le Concile de Trente, les Pontifes romains ont continué à exercer leur droit d’enseigner l’Église du haut de la Chaire apostolique et de flétrir toutes les erreurs qui blessaient l’orthodoxie. Qu’il me suffise de vous rappeler les condamnations portées par Innocent x, Alexandre vii et Clément XI contre le jansénisme, et par Innocent XI et Pie VI contre le gallicanisme. Grégoire XVI et Pie IX n’ont pas montré moins de rigueur que leurs devanciers ; au nom de la vérité infaillible, ils ont broyé toutes les erreurs modernes dans leurs immortelles encycliques.

Les Papes, ayant toujours, depuis saint Pierre jusqu’à Pie IX, jugé comme docteurs infaillibles en matière de doctrine et de mœurs, et leur jugements ayant toujours été acceptés sans réclamations dans l’Église, et même avec une soumission parfaite, il faut nécessairement admettre que le dogme de l’infaillibilité pontificale est on ne peut plus explicitement enseigné par la tradition.

D’ailleurs, les Pères de l’Église, tels que saint Irénée, Origène, saint Cyprien, saint Grégoire de Nazianze, saint Basile, saint Éphrem, saint Épiphane, saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin, saint Pierre Chrysologue reconnaissent évidemment l’infaillibilité pontificale, et l’on pourrait citer le témoignage de mille et mille autres saints et savants personnages en faveur de cette vérité.

Donc, en définitive, l’Écriture Sainte, par les textes les plus clairs, la tradition, par une masse de témoignages, aussi imposants et décisifs que nombreux, puis l’Église, réunie en Concile, par une définition des plus explicites, proclament que Pierre, toujours vivant dans ses successeurs, est infaillible quand, du haut de la Chaire apostolique, il décrète quelque chose concernant les mœurs et la doctrine. La conclusion à déduire de là, c’est que nulle vérité n’est plus certainement de foi catholique que l’infaillibilité personnelle du Pontife romain, et que refuser d’y croire est appeler sur sa tête les plus terribles anathémes.