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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/60

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Vous regimbez néanmoins, M. Dessaulles, et, quoique dépourvu des connaissances les plus vulgaires, incapable de parler et d’écrire correctement la langue dont vous vous servez, vous osez dire, page 46 de votre Grande guerre, « que l’infaillibilité pontificale d’un homme sur les questions de mœurs, c’est-à-dire en matière sociale, politique, législative, légale ou scientifique, par conséquent sur tous les sujets de l’ordre temporel est la plus terrible aberration de l’histoire. »

Et cependant, tout balourd fieffé que vous êtes, vous n’hésitez pas, après avoir refusé aux Papes la compétence en pareilles matières, de porter sur les mêmes matières un jugement que vous prétendez bien être sans appel. Peut-on imaginer un orgueil plus stupide et une contradiction plus flagrante ? Ce n’est guère possible.

Parlant ailleurs de certaines bulles pontificales, vous trouvez fort mauvais que les catholiques s’inclinent devant elles avec le plus profond respect et vous dites : « Ce sont les aberrations absolutistes des bulles Unam sanctam, Clericis laicos, In cœna Domini Supernæ dispositionis, Cum ex apostolatus officio et plusieurs autres qu’on nous présente comme les consciences catholiques. » Et, dans un autre endroit, vous dites : « Le Pape, s’affirmant infaillible sur les questions de mœurs, il ne reste clairement au pouvoir civil qu’à plier le genou et obéir sans conteste. C’est précisément ce qu’exigeait la bulle Unam sanctam… suprême expression de l’orgueil ecclésiastique. »

Enfin, à la page 91 de votre abominable pamphlet, après avoir mal rendu et mal interprété ce qu’ont fait et décrété certains Papes, entr’autres Innocent III, que les protestants instruits honorent même de leur admiration et de leur respect, vous laissez couler de votre plume ces paroles grossières, mensongères et boueuses : « Je n’ai cité qu’une petite partie des choses immorales, ou fausses en droit, et en raison, que les papes ont commandées ou permises. Et si les ecclésiastiques étudiaient un peu mieux leur propre histoire, ils casseraient d’affirmer, avec l’arrogance qu’ils y mettent, que ce n’est qu’à Rome que l’on peut trouver la définition certaine du vrai.