Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/143

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— Si ma cavale me vient en aide, peut-être me tirerai-je encore d’affaire, se disait-il à lui-même.

Le lendemain matin, en sortant de la cour du palais, il vit encore sa cavale blanche, qui l’attendait, et il lui conta tout.

— Retourne vers le Roi, lui dit-elle, et dis-lui qu’avant de te mettre en route, il te faudra un cheval chargé d’or et un autre chargé de viande.

Trégont-à-Baris demanda au Roi un cheval chargé d’or et un autre chargé de viande. On les lui donna, et aussitôt il se mit en route avec sa cavale blanche. Ils arrivèrent sur le rivage de la mer. Trégont-à-Baris chargea la viande dans un bateau, puis il partit, en laissant sur le rivage sa cavale et les deux chevaux. Il aborda sans tarder dans une île, où il vit quatre lions furieux qui se battaient et cherchaient à s’entre-dévorer, car ils mouraient de faim.

— Ne vous battez pas de la sorte, mes pauvres bêtes, leur cria-t-il ; suivez-moi, et je vous donnerai à manger.

Les quatre lions le suivirent jusqu’au bateau, et là il leur jeta de la viande à manger, à discrétion.

— Notre bénédiction soit avec toi, lui dirent alors les quatre lions, quand ils furent bien repus ; nous allions nous entre-dévorer, si tu n’étais pas