Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/19

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passer le temps, pour se récréer et satisfaire un besoin inné d’idéal, qui s’éveillait déjà en eux.

Je pense que c’est encore aller trop loin, et que, sans abonder dans le sens de Max Müller, on doit aussi faire sa part aux mythes, si minime soit-elle, dans les contes du peuple.

En résumé, je crois que dans les deux systèmes, celui de Max Müller et celui d’André Lang, et même dans celui d’Evhémère ou l’interprétation historique, il y a une part de vérité et une part d’erreur. Le point délicat est de faire, dans chaque système, la part de vérité et la part d’erreur qu’il contient, — ce qui n’est pourtant pas impossible, il me semble, et je suis convaincu qu’après avoir disserté et discuté avec calme, et même quelquefois avec passion et vivacité, on finira par s’entendre, en prenant les parties saines de chaque système, et en négligeant les exagérations. Ce sera de l’éclectisme mythologique, si l’on veut, mais préférable, à mon avis, à l’absolutisme.

Pour en finir avec ces questions, sur lesquelles j’ai trop insisté, sans doute, contre mon intention première, je me servirai d’une comparaison qui rendra assez bien ma pensée :

Dans les contes de nos chaumières bretonnes, nous voyons souvent le héros du récit arriver au château