Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/240

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faire sans beaucoup de mal. Voici une troisième poire d’or et un troisième mouchoir que vous lui donnerez et qui lui serviront, plus tard.

Et elle s’éleva en l’air, sur son char, et disparut.

Quand le meunier se réveilla et qu’il apprit que la princesse était partie pour ne plus revenir, il se mit à pleurer et à s’arracher les cheveux, en désespéré. Il faisait pitié à voir. Puis il dit :

— Je la chercherai et je la retrouverai, dussé-je aller jusque dans l’enfer !

Et il se mit aussitôt en route, à la recherche du royaume de l’Étoile-Brillante. Il marche, il marche, plus loin, toujours plus loin, sans s’arrêter, ni le jour ni la nuit. Il s’engage dans une grande forêt, dont il ne trouve pas la fin. Il y avait plusieurs jours et plusieurs nuits qu’il y errait, au hasard, quand, une nuit, étant monté sur un arbre, il aperçut au loin une petite lumière. Il se dirigea sur cette lumière et se trouva devant une pauvre hutte faite de branchages d’arbres et d’herbes sèches. Il en poussa la porte, qui était entrebaillée, et aperçut à l’intérieur un petit vieillard à barbe blanche et longue.

— Bonsoir, grand-père, lui dit-il.

— Bonsoir, mon enfant, répondit le vieillard, étonné ; ta vue me fait plaisir, car depuis dix-huit cents ans que je suis ici, je n’avais encore vu aucun être humain, jusqu’aujourd’hui. Sois le bien-