Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/244

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Enfin, ils se mirent tous à table ensemble-comme de bons amis, et dévorèrent trois bœufs entiers et burent trois barriques de vin, en un instant. Quand les géants furent repus, ils se calmèrent et causèrent tranquillement avec leur prétendu cousin. Janvier lui demanda :

— Dis-nous, à présent, cousin, si ton voyage n’a pas d’autre but que de nous rendre visite :

— Si, mes chers cousins, je veux aller jusqu’au château de la princesse de l’Étoile-Brillante, et si vous pouvez m’en enseigner le chemin, vous me rendrez un grand service.

— Jamais je n’ai entendu parler du château de l’Etoile-Brillante, répondit Janvier.

— Moi, j’en ai bien entendu parler, mais je ne sais pas où il est, dit Mars.

— Moi, dit Février, je sais où il est ; j’ai même passé par là, hier, et j’y ai vu de grands préparatifs pour les noces de la princesse, qui auront lieu demain. On a tué cent bœufs et des veaux et des moutons et des poulets et des canards en quantité, — je n’en saurais dire le nombre, — pour les grands festins qui doivent avoir lieu.

— La princesse va se marier ! s’écria le meunier ; il faut alors que j’y arrive, avant la cérémonie ; enseigne-moi le chemin, mon cousin Février.

— Je ne demande pas mieux, répondit Fé-