Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vrier ; j’y retourne demain, mais tu ne pourras pas me suivre.

— Si ! si ! j’ai des guêtres avec lesquelles je fais sept lieues, à chaque pas.

— C’est bien ; alors, nous partirons demain matin ensemble.

Janvier partit le premier, avec un grand bruit, vers minuit. Février partit, environ une heure plus tard, emmenant avec lui le meunier. Celui-ci le suivit sans peine, jusqu’à la mer ; mais là, il lui fallut s’arrêter.

— Fais-moi passer cette mer, cousin, dit-il à Février.

— Ce n’est pas une mer seulement, mais trois mers qu’il nous faut traverser, répondit Février, et je crains de ne pouvoir te porter si loin sur mon dos.

— Au nom de Dieu, cousin, prends-moi sur ton dos.

— Je te porterai aussi loin que je pourrai, mais, je te préviens que, quand je serai fatigué, je te jetterai à bas.

Il monte sur le dos de Février, et les voilà au-dessus de la grande mer. Ils franchissent une mer, deux mers, mais, vers le milieu de la troisième mer, Février dit :

— Je suis fatigué et ne puis te porter plus loin ; je vais te jeter à l’eau.