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V


LA PRINCESSE TROÏOL[1]
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Bez' a zo brema pell amzer,
Pa ho devoa dennt ar ier.

Il y a de cela bien longtemps,
Quand les poules avaient des dents.


UN jeune seigneur, ayant perdu son père et sa mère, demeurait avec sa marâtre. Celle-ci, comme il arrive trop souvent, n’aimait pas le fils que son mari avait eu d’une première femme, et elle lui rendait la vie dure. L’enfant, parvenu à l’âge de quinze ou seize ans, quitta un jour sa marâtre et partit, à l’aventure. Il se nommait Fanch. « Arrive que pourra, se disait-il en lui-même, je ne serai jamais plus mal que chez ma marâtre. »

  1. Ce mot doit être une altération de Tro-heol, et signifie littéralement Tourne-sol.