Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/430

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J’avais oublié de dire que le boiteux, dans le bois, avait recommandé au bossu de ne rien révéler au roi de ce qu’il avait entendu, sous peine de voir la partie inférieure de son corps pétrifiée, à partir de la ceinture ; la moitié supérieure ne subirait d’autre changement que de lancer du feu par la bouche, les narines et les yeux.

Ils se remirent en marche, et arrivèrent à une hôtellerie, au bord de la route. Ils avaient faim, ils étaient fatigués et ils s’y arrêtèrent pour se restaurer et se reposer. Ils y passèrent la nuit, et prirent un carrosse, le lendemain matin, pour les conduire jusqu’en Portugal.

Le roi de Portugal épousa la princesse Ronkar, la plus belle créature qu’il fût possible de voir sous l’œil du soleil[1], et il y eut, à cette occasion, de belles fêtes et de grands festins.

Neuf mois après, la reine mit au monde un enfant, un garçon superbe.

Le bossu était resté avec le roi, dans son palais, et c’était son conseiller le plus écouté et son meilleur ami. Ils parlaient souvent de leur voyage à la recherche de la princesse Ronkar, et, chaque fois, le roi demandait à son compagnon de voyage comment il avait pu le conseiller de ma-

  1. Locution bretonne : indan lagad aun heol.