Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/453

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— Faites chauffer le four, sur-le-champ, et qu’on y jette cet homme !

Et il désignait du doigt son premier ministre. On exécuta son ordre et le ministre fut jeté dans une fournaise ardente.

Iouenn Kerménou et sa femme restèrent à la cour, et y vécurent désormais tranquilles et heureux. Au bout de neuf mois, la princesse accoucha encore d’un fils. Leur premier enfant était mort.

Iouenn ne songeait plus à l’homme mort et au marché conclu entre eux pour le retirer de dessus son rocher désert, au milieu de la mer. Mais, quand le moment fut venu, au bout d’un an et un jour, un jour du mois de novembre que sa femme et lui étaient tranquillement auprès du feu, la mère chauffant son enfant, et lui les regardant, quelqu’un arriva inopinément dans la maison, ils ne surent comment, et dit :

— Bonjour, Iouenn Kerménou !

La princesse fut tout effrayée, à la vue de cet inconnu, d’un aspect horrible. Iouenn reconnut l’homme mort qu’il avait arraché aux chiens. Celui-ci reprit :

— Vous rappelez-vous, Iouenn Kerménou, que lorsque vous étiez seul sur votre rocher aride, au milieu de la mer, il y a de cela un an et un jour, vous me promîtes de me céder, pour