Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/161

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Mais, il insista tant, que le bonhomme lui dit de faire comme il voudrait.

Il se mit donc en route, plein d’espoir et emportant aussi un panier de douze belles pommes et un écu de six livres seulement.

Il s’arrêta, pour se rafraîchir et manger un morceau, à la même fontaine où s’étaient arrêtés ses deux aînés. La vieille femme vint aussi lui demander un morceau, au nom de Dieu.

— Ma foi ! grand’mère, lui dit-il, le régal est maigre ; un peu de pain noir et de l’eau claire ! Mais, le peu que j’ai, je le partagerai avec vous, de bon cœur.

Et il cassa son pain en deux et lui en donna une moitié.

— La bénédiction de Dieu soit sur toi, mon fils, — dit la vieille, — les pommes seront belles !

Et elle s’en alla.

Tugdual continua sa route, de son côté, et finit par arriver à Paris, après beaucoup de mal. Il se rendit tout droit au palais du roi. On souriait, à voir sa tournure, on se moquait de lui ; mais, il n’y prêtait aucune attention. Quand le roi souleva la serviette qui recouvrait ses pommes, dans le panier, il les admira et s’écria :

— A toi le prix, mon garçon, et tu seras mon gendre !