Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/162

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La princesse, qui était aussi présente, fit une singulière grimace, à la vue du mari qu’on lui destinait.

— Cela !... s’écria-t-elle avec dédain et colère, un être fait de la sorte ! jamais ! plutôt la mort !...

Le Prince-Bleu qui, jusqu’alors, avait montré les plus belles pommes et se croyait assuré de l’emporter sur tous les concurrents, n’était pas content non plus, et il dit :

— Si le Bossu obtient la princesse, je trouve qu’il serait juste d’exiger de lui quelque chose de plus que des autres, à cause de sa laideur.

— C’est vrai, répondirent tous les prétendants, d’une voix, et le roi aussi se rangea volontiers à leur avis.

Le lendemain matin, on envoya donc le pauvre garçon garder des écureuils, dans un grand bois, et on lui dit de les ramener à la maison, au coucher du soleil, et que s’il en manquait un seul, tout serait dit, et il ne lui resterait qu’à s’en retourner à la maison, comme il était venu.

Il s’en va vers le bois, triste, la tête basse, et portant deux douzaines d’écureuils dans un sac, sur son dos. Il rencontre en son chemin une vieille femme, toute cassée, qu’il reconnaît bientôt pour la vieille de la fontaine.

— Que t’est-il donc arrivé, mon garçon, que