Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/200

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rie où Luduenn avait laissé son pain qui ne diminuait pas quand on en coupait. On leur sert ce pain. La princesse reconnaît à ce signe que Luduenn a passé par là.

— Donnez-moi ce pain, dit-elle à l’hôtelier.

— Je ne le donnerai pour rien au monde, répondit-il, si ce n’est pourtant à la Princesse au château d’or, si elle me le réclame, quelque jour.

— Je suis la Princesse au château d’or et le pain m’appartient et je l’emporte.

Et elle le mit dans sa poche. L’hôtelier, du reste, avait déjà fait sa fortune avec lui.

La princesse et son fils se remirent en route, et arrivèrent à la seconde hôtellerie où s’était arrêté Luduenn. Ils s’y arrêtèrent aussi, y trouvèrent le pot à vin inépuisable, laissé par lui, et l’emportèrent encore.

Ils arrivèrent alors au pays des Saxons et descendirent à l’hôtel où Luduenn avait laissé son sabre enchanté. Ils l’emportèrent aussi.

— Courage, mon fils, dit la princesse à l’enfant, nous approchons de ton père.

Ils continuèrent leur route et arrivèrent en France, à Paris.

La princesse se fait annoncer au palais du roi. Grande est la joie du vieux monarque, à cette nouvelle, et, quoique malade, il vient au-devant