Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/375

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disparais ! » Et la montagne disparut, et à sa place, s’étendit une grande plaine bien unie.

Au coucher du soleil, le prince revint encore au château, tranquillement et en sifflant.

— Le travail est-il fait ? lui demanda Barbauvert.

— Oui, répondit-il.

— Ce n’est pas possible.

— Montez sur votre tour, et regardez si vous verrez la montagne.

Barbauvert monta à sa tour, et vit avec étonnement que la montagne avait disparu.

— À qui donc ai-je affaire ? se demanda-t-il ; mais n’importe, demain, je lui trouverai un travail dont il ne se tirera pas si facilement.

Charles soupa et monta à sa chambre à coucher ; Koantic l’y alla trouver secrètement et lui dit :

— Jusqu’ici, nous nous sommes tirés d’affaire, assez facilement ; mais, demain, ce sera plus difficile. Quoi qu’il en soit, obéissez-moi toujours, quoi que je vous dise et ayez confiance en moi.

Le lendemain matin, Barbauvert dit à Charles qu’il lui faudrait retrouver et ramener à terre la grande ancre du bâtiment de son grand-père, qui était au fond de la mer, au large, depuis plus de cent ans.

Le prince ne s’effrayait plus trop, quoi qu’on