Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/411

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La vieille fut bien étonnée.

— Quoi, déjà, mon fils ! Comment t’y es-tu donc pris ?

— Pendant que vous n’aurez pas de travaux plus difficiles à me donner, vous ne me verrez pas embarrassé.

— Eh bien ! mon fils, va te promener dans les jardins du château, et, quand le dîner sera prêt, je t’appellerai.

Fanch alla se promener, tranquillement, dans les jardins du château, qui étaient magnifiques, et, à midi, la vieille l’appela pour dîner. Quand il eut dîné, il alla encore se promener, jusqu’au soir. Quand il rentra, la vieille n’était plus là ; mais, il trouva la table servie et il mangea et but, tout à son aise, puis, une main invisible prit le chandelier sur la table et le conduisit à sa chambre à coucher, comme la veille.

Le lendemain matin, il fut encore réveillé par ces paroles :

— Allons, mon fils, debout ! debout ! Ce n’est pas le tout de manger, de boire et de dormir à son aise dans mon château, il faut aussi travailler. Allons, debout ! debout, vite !

Fanch ouvrit les yeux et vit encore, auprès de son lit, une vieille femme ; mais, il lui sembla que ce n’était pas la même que la veille ; celle-ci lui paraissait plus vieille et plus laide encore.