Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/412

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— Quel travail, grand’mère ? lui demanda-t-il, en se frottant les yeux.

— Lève-toi, vite, et je te le ferai voir.

Fanch se leva, descendit dans la cuisine et déjeuna. Puis, la vieille le conduisit dans le grenier du château, devant un grand tas de grains, et lui dit :

— Voilà un tas de trois sortes de grains mélangés, froment, orge et avoine. Il te faudra mettre chaque sorte de grain dans un tas à part, de manière à ce qu’il ne se trouve dans aucun des trois un seul grain d’une espèce différente. Voilà ton travail d’aujourd’hui, et si tu ne l’as pas terminé au coucher du soleil, il n’y a que la mort pour toi !

Puis, la vieille s’en alla, et Fanch resta seul devant le tas de grains.

— Ces vieilles sont certainement folles, se disait-il ; quel homme au monde est capable d’exécuter des travaux de la nature de ceux qu’elles m’imposent ? Heureusement, que j’ai encore pour moi la reine des fourmis ! Si elle ne vient pas à mon secours, c’en est fait de moi. Je vais l’appeler, pour voir :


A mon secours, ô Reine des fourmis !
Vite, venez, je suis de vos amis.


Et la Reine des fourmis arriva aussitôt et demanda :