Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/175

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du haut des balcons et des fenêtres du château, et jugeront de quel côté sera la victoire.

Et le Chat noir et la vieille sorcière descendirent dans la cour, et tout le monde se mit aux fenêtres.

— Par où commencerons-nous ? demanda la sorcière, quand ils furent dans la cour, en présence l’un de l’autre.

— Par où vous voudrez, répondit le Chat.

— Eh bien ! commençons par l’eau.

Et les voilà de vomir de l’eau l’un contre l’autre, à qui mieux mieux. Mais, pour une barrique d’eau que vomissait la sorcière, le Chat en vomissait trois. Si bien qu’elle fut bientôt réduite à demander grâce et à s’avouer vaincue, à ce jeu.

— Allons par vent, à présent, dit-elle.

— Et les voilà de souffler l’un sur l’autre, avec furie. Mais, le vent que produisait la sorcière était peu de chose auprès de celui du Chat, qui lançait la vieille comme une paille, à droite, à gauche, contre les murailles, si bien qu’elle cria encore, sans tarder :

— Grâce ! grâce !

La voilà donc vaincue, deux fois.

— Au tour du feu, à présent ! dit le Chat noir. Et ils se mirent alors à vomir du feu l’un contre l’autre, comme deux dragons furieux, ou deux diables de l’enfer. Mais, pour une barrique