Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/347

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cris. Après avoir longtemps marché, au hasard, ils aperçurent de la lumière, au fond d’un ravin, et se dirigèrent de ce côté. Ils aperçurent bientôt seize hommes assis, en rond, sur des pierres et des troncs d’arbres, autour d’un grand feu, où cuisait un mouton entier à la broche.

— Ce sont les voleurs, dit le seigneur de Kerbrinic, allons nous-en.

— Du tout ! répondit Petit-Jean ; nous allons, au contraire, faire connaissance avec eux, et les prier de nous accorder place au feu et part à leur cuisine. Ce ne sont ordinairement pas d’aussi méchantes gens qu’on le dit.

Et Petit-Jean s’avança vers le cercle, son chapeau à la main, et dit :

— Excusez-moi, messieurs, si je vous dérange ; nous sommes deux pauvres voyageurs égarés, dans le bois, et, comme nous avons entendu dire qu’il y a des voleurs par ici, nous venons vous prier de vouloir bien nous permettre de passer la nuit dans votre société, et de nous chauffer à votre feu, car la nuit est froide.

Les voleurs se regardèrent, en souriant, et celui qui paraissait être le chef répondit :

— Prenez place dans le cercle, tous les deux, et ne craignez rien des voleurs, pendant que vous serez dans notre société. Demain matin, nous vous remettrons dans le bon chemin.