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ii
préface

tions et les interprétations sont souvent chimériques, et ont propagé presque autant d’erreurs qu’ils en ont redressé. Ce sera là une étude très-intéressante à faire, plus tard, lorsqu’on sera en possession de matériaux plus nombreux, et qu’on aura publié les poésies populaires de tous les peuples qui en ont ; et tous en ont, plus ou moins.

On m’a fait sur mon premier volume quelques observations dont j’ai profité dans celui-ci, quand je les ai crues fondées. Ainsi, quelque fidèle que fût déjà ma traduction dans ce premier volume, j’ai fait tous mes efforts pour la rendre plus littérale encore, mais sans enfreindre toutefois les lois grammaticales. On m’a également adressé quelques reproches relativement à une ballade concernant un ancien évêque breton interdit (Eskop Penanstank, page 425), et aussi au sujet de quelques autres où l’on trouve des mœurs un peu barbares. Je ne puis qu’y faire, c’est là de l’histoire ; ces pièces ne sont pas mon œuvre, et je crois inutile d’affirmer que je n’y ai rien ajouté.

On m’a encore dit : — « Et le succès de votre livre ? Vous ne paraissez pas en avoir grand souci. Il vous eût été si facile, en arrangeant un peu quelques pièces, en émoussant quelques aspérités, en faisant disparaître quelques trivialités et autres fautes de goût, enfin, en supprimant deux ou trois chansons ; — il vous eût été si facile d’obtenir un succès plus général, et de faire un livre plus littéraire et plus attrayant pour les gens du monde ! »…

Eh ! oui, je le reconnais sans peine ; — en habillant mes ballades rustiques et un peu barbares, parfois, à la mode du jour, et en suivant une certaine poétique du genre, bien connue aujourd’hui, j’aurais mieux vendu mon livre. Mais je ne l’ai pas voulu, et c’est bien volontairement