Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/177

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songeant pas à mal, prit la route de la maison de sa douce Françoise, en sifflant et en chantant gaîment. François était à l’afFût, derrière le tronc d’un vieux chêne. Mais il crut entendre plusieurs voix, comme si Alain était accompagné de deux ou de trois camarades, de sorte qu’il eut peur, et il s’en retourna à la maison en se disant :

— Ce sera pour une autre fois.

Le lendemain, il vit Alain, après la grand’messe, et il lui dit :

— Eh bien ! as-tu été, hier soir, voir Françoise ?

— Oui, vraiment, comme je te l’avais dit.

— Et elle t’a bien reçu ?

— Oui, comme à l’ordinaire.

— Qui est-ce qui était donc avec toi ?

— Personne... J’étais seul. Pourquoi me demandes-tu cela ?

— C’est que Philippe Le Floch, qui t’a vu, m’a dit qu’il y avait deux ou trois autres avec toi.

— Non, j’étais bien seul ; et puis, je n’ai pas vu Philippe Le Floch.

— Quand comptes-tu y retourner ?

— Pourquoi me demandes-tu cela ?

— Afin que nous ne nous y trouvions pas ensemble.

— Eh bien ! j’y retournerai mercredi soir.

— C’est bien ; alors, je n’irai pas ce jour-là.

Le mercredi soir, François Kerlann était encore