Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/222

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de les asperger d’eau bénite et de les cingler avec votre fouet, jusqu’à ce que vous ayez une quittance bien en règle. Quand vous la tiendrez, vous pourrez vous en revenir, et nul ne s’y opposera. Cependant, avant de partir, vous ferez attention à un siège vide que vous verrez à la droite de votre ancien seigneur, et vous pourrez lui demander à qui il est destiné. Faites bien exactement comme je viens de vous dire, et vous pourrez réussir ; mais malheur à vous aussi si vous vous écartez sur quelque point de mes recommandations ! Vous pouvez partir à présent.

Alors, le noir et hideux serviteur du brigand conduisit Fanch Kerloho jusqu’à l’entrée d’une caverne qui se trouvait dans le bois. Là, il fit entendre un sifflement, et aussitôt deux diables hideux arrivèrent et demandèrent :

— Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Mon maître vous adresse cet homme, pour que vous le conduisiez chez vous, où il a affaire.

Un des diables prit le fermier sur son dos et s’enfonça avec lui en courant dans la caverne sombre. Quand il se sentit fatigué, il remit son fardeau à son camarade, qui le suivait, et ils alternaient ainsi, de temps en temps, et ils allaient toujours s’enfonçant sous la terre, dans les plus profondes ténèbres. Au bout de plusieurs heures de ce voyage souterrain, Kerloho aperçut enfin une