Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/264

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paître, toutes les autres se jettent dessus pour l’en empêcher.

Au sortir de cette prairie, vous vous trouverez dans une belle avenue de grands arbres, avec de belles fleurs parfumées, de beaux oiseaux chantants, et où des jeunes gens et des jeunes filles richement parés mangent et boivent, et dansent, et rient, et chantent gaîment. On vous priera de prendre part à leurs festins et à leurs ébats ; de belles filles vous feront toutes sortes d’agaceries et d’avances ; mais, ne les écoutez pas, et poursuivez votre route, sans vous arrêter, ou vous êtes perdu à tout jamais.

À l’autre extrémité de cette belle avenue, vous verrez un sentier étroit et montant, encombré de ronces et d’épines, et il vous faudra passer par là. Dans ce sentier pénible, mon fils, vous serez rudement éprouvé ; je ne vous dirai pas toutes les choses effrayantes que vous y verrez ou entendrez ; mais, quoi que vous voyiez ou entendiez, n’ayez pas peur, ne regardez pas derrière vous, et continuez d’avancer avec courage et résolution. Si vous parvenez à franchir heureusement ce terrible passage avec la haie de ronces et d’épines qui le termine, tout ira bien, et vous pourrez être sans inquiétude pour le reste du voyage. Au retour, quand vous repasserez par ici, je vous donnerai l’explication de tout ce que vous aurez